Si je devais décrire ce voyage brièvement, j’utiliserais les mots fierté, solidarité et bonne ambiance. Mais laissez-moi vous le raconter plus en détails.
Comme vous le savez, je suis assez débutante dans le vélo, je me suis bien améliorée en 10 mois, mais je reste une grande débutante, surtout en ce qui concerne le dénivelé. Donc quand Marc m’a dit « Mais pourquoi tu ne viendrais pas ? C’est pas facile, c’est sûr, mais ça ne doit pas te limiter, c’est si beau que ça en vaut la peine ! », j’ai été un peu dubitative, je dois l’avouer, mais j’ai décidé que ce serait le premier très gros défi que je me mettrai en vélo. Il me restait donc un mois pour m’entrainer, chose que je n’ai pas faite à moitié. Et heureusement car dur, ça l’était ! Est-ce que Marc avait raison ? Je vous laisse le découvrir.
Jour 0 : Installation chez Marc
Nous voilà tous les 10 arrivés chez Marc, à Bras, notre chez nous pour la semaine. Bien accueillis par Marc et Oscar, son adorable chien, il est temps de prendre nos marques et de tous se retrouver. C’est une première pour moi de voir tout le monde en dehors du club, c’est vraiment chouette de se voir autrement. Arrive ensuite la bonne lasagne préparée par le bar du village et une bonne nuit pour être en forme le lendemain. À noter que, pour les jours suivants, je vous raconterai surtout le séjour du groupe 2 dont je faisais partie, le groupe 1 a vécu d’autres aventures, dont le petit Galibier, une certaine antenne et une belle sortie avec Gaby, un très chouette ami de Marc.
Jour 1 : Découverte de la région
Tour du lac de Carcès : 62km 670D+
Une belle petite mise en bouche touristique de la région, avec passage dans les quelques villages du coin et par le tour du lac Sainte-Suzanne où nous avons bu un verre pour profiter de la vue.
Cela nous semblait plus plat que prévu, ce qui commençait à éveiller les soupçons de certains. Il y avait de quoi, car à 10km de la fin nous attendait ma première ascension de 4ème catégorie, suivie par la fameuse « sacrée côte » qui nous amène à notre chez nous de la semaine. Je dois être honnête, je n’y suis pas arrivée la première fois, mais ça arrivera bientôt. Il n’empêche que la première sortie était déjà faite. Bien que ce ne soit que le début de la semaine, c’était pourtant presque le plus dur que je n’aie jamais fait. Heureusement, un groupe solidaire m’accompagnait, tout le monde m’encourageant dans les montées, se relayant pour me laisser monter à mon rythme et m’attendant en haut des côtes avec un petit mot d’encouragement. Tout cela me permettant d’avoir un premier sentiment de fierté d’y être arrivé, bien que ce ne soit pas significatif pour tout le monde, cette sortie l’était déjà pour moi !
Il fut ensuite temps de manger et de se laver. Un petit tour dans la piscine pour quelques-uns, un tournoi de babyfoot pour d’autres, mais en tout cas une bonne après-midi à se découvrir sous d’autres facettes.
Jour 2 : les lacs du Verdon
72km 1250D+
La météo du jour étant annoncée comme la plus belle de la semaine, c’était le jour idéal pour faire cette sortie extraordinaire, mais difficile. Il faut avouer qu’elle n’a pas super bien commencé, avec la cassure d’une chaine. Heureusement, nous avons eu une chance énorme de tomber sur un atelier de mécaniciens qui nous ont permis de la réparer. Bref, plus d’échappatoire, c’est parti pour les montées ! J’ai appris beaucoup grâce à ces montées et à mes coachs, notamment à bien gérer mon effort pour réussir à arriver au bout, et ce fut le cas. Cela reste mon plus bel accomplissement de la saison car c’est la plus belle (et difficile) sortie de l’année, je vous laisse en juger par ces photos :
Jour 3 : Et patatra…
Barjols-Montevès-Cotignac : 60km 770D+
Ma petite crainte pour cette semaine est arrivée : j’ai fait une belle chute dès le début de cette sortie. Heureusement, plus de peur que de mal et les encouragements de tous m’ont convaincue de remonter sur le vélo. Cette sortie fut tout de même rythmée par la douleur, mais avec de belles vues, particulièrement au château de Montevès, et un chouette arrêt chocolat chaud sur le marché de Cotignac.
Après ça, l’heure du bilan et d’un petit tour en radiologie : de grosses éraflures sur la hanche, de fortes douleurs aux coudes (mais pas de fracture) avec de belles plaies, bref, demain ce sera repos pour moi.
Jour 4 : journée repos
Pour Quentin et moi, une journée à Aix-en-Provence afin de récupérer de ma chute. Malgré que nous soyons à pied, la journée ne fut pas de tout repos due aux douleurs de lendemain de chute. Pour les autres une randonnée en raison de la météo annoncée maussade, suivie par une sortie vélo pour Eric et Michel lorsque le soleil revint. Le groupe 1, quant à lui, a affronté la météo et a réalisé une longue sortie comme à son habitude.
Jour 5 : Retour sur le vélo et direction la Sainte-Victoire
67km 1150D+
Après un petit test technique pour voir si j’étais suffisamment remise, départ à Pourrières pour le tour du massif de la Sainte-Victoire. Ça c’est de la reprise ! En effet, nous avons fait quelques belles ascensions, dont mes 2 premiers (petits) cols ! Nous avons aussi fait une pause café à Aix-en-Provence ainsi que la découverte du barrage de Bimont. Le grand challenge du jour fut de passer aux freins à patin. En effet, suivant les conseils de Marc, j’ai essayé son deuxième vélo, plus léger et avec de plus petits rapports que le mien. Cela fut effectivement plus facile dans les montées, mais les manettes de frein étant un peu trop loin pour mes petites mains, cela m’a valu quelques petites frayeurs dans les descentes et quelques douleurs dans les mains. Conclusion : retour sur mon vélo avec ses freins à patin demain.
Jour 6 : Finir en beauté à la Sainte-Baume
68km 1050D+
On aurait pu finir en douceur, mais « pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? ». En effet, nous voilà partis pour mon premier col de deuxième catégorie, ce qui n’aurait pas été possible sans cette semaine « d’entrainement ». Le ciel étant fort changeant et peu ensoleillé, la chaleur du café au sommet nous a fait du bien, permettant aux premiers d’attendre à l’abri, et de se retrouver autour d’une boisson chaude. Chaleur bien nécessaire vu le vent et le froid qui nous attendaient à plus de 700 m d’altitude ! Nous sommes ensuite repartis tous ensemble pour la descente et le retour avec un timide soleil dans la vallée.
C’est alors qu’est arrivée la dernière. Oui oui, la dernière des dernières montées. Pas celle de « si si je crois que c’est la dernière » pour me motiver. Mais bien la toute dernière montée de ce voyage. Celle que je n’ai pas réussie le premier jour. Et bien c’est celle-là même qui m’a le plus remplie de fierté ! C’est à ce moment que j’ai réalisé ce que j’avais accompli cette semaine. En toute modestie bien sûr, car pour beaucoup, cette semaine ne serait pas si extraordinaire, ce ne sont pas les Alpes ou les Pyrénées. Mais c’est tout de même ce que j’ai accompli de plus dur à vélo pour le moment. C’est penser tous les matins que je n’en serais pas capable, qu’on oubliait que j’étais débutante ; y aller tout de même en me disant que si ça n’allait vraiment pas je trouverais bien un moyen pour rentrer ; c’est entendre et comprendre le credo de Christian « Oui, tu es au bout de ta vie, mais tu le seras encore dans 2h et tu seras fière de toi » ; c’est suivre le coaching de Marc dans les montées ; et finalement me dépasser jour après jour jusqu’à réussir cette satanée dernière montée de Bras, et tout le reste avant ça. Pour la cycliste-platiste que je suis, croyez-moi, ce n’était pas garanti !
Conclusions
Je crois que vous l’aurez compris, Marc avait raison, mais n’était pas exhaustif. En effet, ce voyage valait clairement la peine, mais pas seulement pour les paysages. Pour découvrir notre groupe de cyclistes autrement, vivre de chouettes moments, découvrir des coachs et soutiens incroyables, et repousser les limites de ce que je pensais possible.
Alors oui, mon plan de 1 jour vélo-1 jour tourisme n’a pas eu lieu, mais finalement heureusement. D’abord parce que, apparemment, j’aurais eu bien plus mal aux jambes si je ne roulais pas tous les jours (je n’ai pas encore établi où cela se situait entre le mythe pour me motiver ou la réalité, sûrement plus proche de la réalité, mais je garde un petit doute), et ensuite parce que tout cela n’aurait pas eu la même saveur.
Je ne suis pas sûre d’avoir pu vous restituer la qualité de ce voyage parce que parfois, il n’y avait pas grand-chose à dire sans se répéter, mais plus des choses à vivre. J’espère cependant vous en avoir donné un bon aperçu. S’il y avait une chose en plus à retenir, ce serait ma gratitude. Je remercie sincèrement mes jambes (franchement, elles ont bien travaillé !), mais, plus sérieusement, ce super groupe : Michel, Christian, Jean-Pierre A., Serge, Marc et Éric, ainsi que le groupe 1 avec Quentin, Claude et Peter (+Gaby). Sans oublier notre mascotte du séjour, Oscar ! C’est un voyage que je ne risque pas d’oublier et dont je n’aurais pas été capable sans votre soutien !